Le licenciement d'Emmanuel Faber, PDG de Danone, a récemment suscité de nombreux débats passionnés et intéressants, polarisés entre les tenants du vieux modèle de Friedman, selon lequel le seul but de l'entreprise est d'enrichir les actionnaires, et les partisans d'une version progressiste (plus adaptée aux défis actuels), selon laquelle les affaires ne se limitent pas aux profits et les organisations sont des acteurs de changement du monde.
Certains font actuellement un raccourci facile en sautant à la conclusion que les entreprises "à finalité" ne fonctionnent pas économiquement. Pourtant, il existe une abondante littérature (de HBR à McKinsey et bien d'autres) et des cas concrets de réussite (Patagonia, Gore, IBA,...) qui prouvent le contraire.
Mais, comme le disait Albert Einstein : "il est plus difficile de casser un préjugé qu'un atome".
Cet article intéressant du Financial Times tente de décrypter le "cas Faber".
Mais plus intéressants encore que l'article lui-même sont les commentaires laissés en dessous de celui-ci. À l'exception d'un lecteur - qui tente d'apporter des nuances au débat -, je suis assez consternée de voir que la plupart des lecteurs défendent encore la "bonne vieille manière" de considérer le rôle d'une entreprise.
Je suis totalement convaincue qu'aujourd'hui, une entreprise commence et se termine par sa raison d'être.
(Re)définir (ou raviver) la raison d'être et la mission de l'entreprise et aligner la stratégie et l'organisation sur celles-ci est le seul moyen de faire prospérer les personnes, la planète et le profit (soit le Triple Résultat ou Triple Bottom Line, en anglais).
Le profit est une conséquence d'une entreprise bien alignée et non un objectif en soi. À une réserve près, la finalité doit être authentique (et non pas marketing) et être vécue et entretenue consciemment par toutes les parties prenantes dans leurs (inter)actions quotidiennes.
Soulignons l'initiative française très prometteuse de la "Loi Pacte" de 2019 qui encourage les entreprises à définir leur "raison d'être" ou leur mission, soutenant ainsi le principe selon lequel "les entreprises ne se limitent pas à la recherche du profit. L'entreprise doit être le lieu de création et de partage de sa valeur".
Quel est votre point de vue sur le sujet ?
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